Download complete pressbook (2023) in English : Pressbook Elsa Grether.En
« La musicienne fait partie aujourd’hui des très grandes. Elle a la faculté particulière de surprendre en endossant la personnalité des compositeurs. Elle s’adapte instinctivement, comme le caméléon, à l’esprit de l’oeuvre. Sa version du difficile concerto Périple d’Ulysse d’Henri Tomasi l’a largement prouvé. La partition semée d’embûches, la difficulté des phrasés, l’obligation d’affronter (et avec quelle aisance) le déchaînement de l’orchestre n’ont en rien troublé son assurance. » L’Alsace, Jean-Claude Ober
https://elsagrether.files.wordpress.com/2021/07/image001.jpg
Presse du CD Prokofiev paru le 12 avril 2019 chez Fuga Libera/Outhere
Pour voir toute la presse des CDs, cliquez sur la page discographie.
«La beauté de ce disque réside sans aucun doute dans la sonorité crépitante d’Elsa Grether. La violoniste française possède une identité sonore, un jeu racé avec de la rondeur. Quelle éloquence dans le phrasé! Son jeu, dense, n’est jamais en force (…) et quelle incandescence encore dans la sonate pour violon seul! (…) Ce disque fait incontestablement partie des meilleures versions récentes des Sonates de Prokofiev.»
Classica, Laure Dautriche, mars 2020
« Un CD passionnant ! »
Frédéric Lodéon, dans Carrefour de Lodéon sur France Musique
« Une fougue, une énergie, c’est un vrai duo, parfaitement équilibré, c’est un disque magnifique qui vient de sortir! »
Philippe Cassard, dans Portraits de famille sur France Musique
«Ce disque émerveille de bout en bout et se range sans hésitation parmi les grandes versions modernes »
Alain Cochard, dans Concertclassic
http://www.concertclassic.com/article/elsa-grether
CD de la semaine et FFFF Télérama
« En symbiose avec le piano de David Lively, le violon sensible d’Elsa Grether exalte les partitions entre ombre et lumière de Prokofiev. Avec un bel allant.
De la violoniste française Elsa Grether, on avait beaucoup apprécié, en 2017, le disque-récital pour violon solo Kaleidoscope (Fuga Libera). La voici qui revient, en l’excellente compagnie du pianiste franco-américain David Lively, pour un album consacré à Serge Prokofiev (…) Superbe programme, parcouru par une prodigieuse énergie, et un plaisir manifeste de jouer ensemble ces œuvres oscillant entre nostalgie du romantisme et modernité bien assumée. »
Télérama, Sophie Bourdais
https://www.telerama.fr/musiques/masques-sonatas-for-violin-and-piano,n6274944.php
« Elsa Grether et David Lively, tous deux solistes dont la réputation n’est plus à faire abordent ce répertoire sans chercher à se voler la vedette et avec un art consommé de la surprise. Sens du dialogue, choix des tempi, clarté des lignes musicales, jeu finement adapté à chaque œuvre : on sent, des les premières mesures, que leur collaboration les élève au rang des meilleurs interprètes de la musique de chambre de Prokofiev. » Musikzen, Albéric Lagier
https://www.musikzen.fr/prokofiev-dans-tous-ses-etats/5982
« Un enregistrement que l’on ne saurait trop recommander.
L’amour de l’instrument, le raffinement comme la puissance, les couleurs, avec toujours le soin de l’artisan qui polit sa pièce, Elsa Grether rivalise avec les plus grands, magistralement accompagnée – le terme est faible – par David Lively, dont on admire la capacité à parler d’une même voix que celle de sa partenaire.
Un enregistrement que l’on ne saurait trop recommander : On sort heureux de ce moment de musique, rayonnant, lumineux, à l’émotion juste, au jeu décanté de ses scories, toujours dynamique, énergique mais sans fébrilité, accentué sans arrachements. »
Classiquenews, A Dacheux
https://www.classiquenews.com/cd-critique-prokofiev-sonates-pour-violon-et-piano-sonate-pour-violon-seul-deux-transcriptions-par-heifetz-elsa-grether-et-david-lively-1-cd-fuga-libera/
« Masques est un disque extraordinairement riche, qui propose un programme raffiné et ciselé, interprété à la perfection. Ce disque là vous emmènera bien loin, en tout. «
Gang Flow, Anne-Sandrine Di Girolamo
https://gang-flow.com/2019/06/13/elsa-grether-interprete-intime-de-prokofiev/
« On ne sait que louer dans l’interprétation de la violoniste : beauté de la sonorité, soin du détail (supérieur à certaines de ses consœurs), maîtrise de l’architecture des pièces. Je ne l’attendais pas dans ce répertoire et c’est une grande réussite. Un seul exemple : le virevoltant Scherzo de la 2e sonate. Accompagnement parfait de David Lively. Les deux arrangements d’Heifetz sont interprétés avec la verve requise et l’on retrouve les qualités d’animation et d’intonation de la violoniste dans la Sonate pour violon seul. »
Thierry Vagne
https://vagnethierry.fr/elsa-grether-david-lively-prokofiev/
Puis Interview d’Elsa Grether par Thierry Vagne: https://vagnethierry.fr/rencontre-avec-la-violoniste-elsa-grether/
« L’intensité du jeu de Grether et Lively, marqué par le feu des pulsions intérieures, est saisissante et hante de façon phénoménale. «
Dans ce programme entièrement consacré à Prokofiev, la violoniste française Elsa Grether convainc par un jeu très animé et contrasté. Sa sonorité est aussi impressionnante que sa technique. Devenant aussi poétique dans les passages les plus lents, elle se révèle être une musicienne pur-sang qui donne à la musique un maximum de force rhétorique. Lively est un très bon partenaire pour elle. Le piano sonne tour à tour très puissant et très sensible, élégiaque. Les textures communes restent idéalement transparentes. »
« 5 » de Pizzicato Magazine, Rémy Franck
https://www.pizzicato.lu/grether-lively-als-hoch-intensive-prokofiev-interpreten/
« C’est vraiment l’accord parfait entre ces deux interprètes. Cette superbe ambiance qu’installent Elsa et David sur l’Andante assai de la Sonate n°1… Là on atteint un sommet. L’Andante est rempli de beauté et habité d’un sentiment difficile à décrire. Mais que c’est beau. Un must ! »
Classique HD, Nicolas Roberge
https://classiquehd.fr/reviews-records/grether-lively-prokofiev-masques-sonatas-for-violin-piano/
« Elle surprend car on a beau connaître sa capacité technique, aimer sa maîtrise et sa sonorité, apprécier son phrasé, à chaque nouvelle production ces qualités semblent renouvelées: elle réussit à imposer sa vision d’un univers musical. »
L’Alsace, JC Ober
-Superbe critique du concert Prokofiev avec David Lively du 11 mai dans Classiquenews :
http://www.classiquenews.com/compte-rendu-concert-semur-en-auxois-le-11-mai-2018-prokofiev-gottschalk-grether-lively/
-Excellente critique du concert du 21 janvier 2018 en Bourgogne avec Mark Drobinsky :
http://www.classiquenews.com/compte-rendu-critique-concert-venarey-les-laumes-le-21-janvier-2018-grether-drobinsky/
Extraits des critiques du CD Kaléidoscope
-CLASSICA (4 étoiles) par Michel Le Naour / déc 2017 :
« L’archet souple, la noblesse de jeu et la richesse de coloris du violon d’Elsa Grether donnent à cet enregistrement toute sa valeur. La soliste (…) se montre à la hauteur de l’enjeu dès la redoutable Chaconne extraite de la Partita en ré mineur de Bach. Elle s’impose par son autorité sans jamais forcer le ton avec naturel et intelligence en particulier dans le traitement subtil de la polyphonie la plus arachnéenne. Soucieuse de sortir des sentiers battus, son interprétation engagée de la pièce Métal Terre Eau du compositeur vietnamien Tôn-Thât Tiet, atteint, au-delà du propos philosophique de l’œuvre, un pur raffinement sonore. Aussi à l’aise dans la Sonate no.3 d’Ysaye expressive à souhait que dans la flamboyance de la danse Asturias d’Albeniz haute en couleurs, elle exprime l’intensité et la fibre intérieure de la Sonate pour violon seul d’Arthur Honegger qui se réfère à Bach. Voyage au long cours avec la Sonate-Monologue quasi-testamentaire d’Aram Khatchaturian gorgée de sève et de caractère rhapsodique : l’interprète, en une quinzaine de minutes, parcourt tout un monde de déchirures et d’humeurs contrastées. »
-GRAMOPHONE par Charlotte Gardner / nov 2017 :
« Ce disque est sans conteste mon récital en solo préféré depuis un bon moment »
« Grether clears comfortably throughout this technically superb, intonationally perfect recital…. (…)
Cleverly anchored around the tonal centre of D minor, her programme begins where, in a sense, it all began, with the Chaconne from Bach’s D minor Partita. By turns keening and worshipping, Grether’s is a softly pulsing, mellifluously flowing and immensely natural-sounding reading; sublimely voiced and projected as a seamless crescendo of thought and feeling. It spans a full range of articulation, too, whether she’s spitting out sforzando chords underneath a legato melody or has dropped down into some frictionlessly rippling pianissimo pool. As for where to go next, Grether chooses 1933 Vietnam, switching Bach’s Lutheran cathedral of sound for the post-Webern, Eastern-flecked elemental spiritualism of Tôn-Thất Tiết’s Métal Terre Eau, a feast of eerie harmonics, glissandos, pizzicato and other effects, all of which she delivers with effortless conviction across the various alternations between crude energy and mystical weightlessness. (…) To say Grether has met her brief is an understatement. This is easily my favourite solo recital in quite some while. »
Pour lire la critique complète sur le site de Gramophone :
https://www.gramophone.co.uk/review/elsa-grether-kaleidoscope
-DIAPASON (5 diapasons) par JM Molkhou / nov 2017 :
« … Rares sont les interprètes qui explorent les trésors plus insolites comme le fait Elsa Grether, après deux albums aux programmes déjà judicieux (…) En ouvrant le récital sur la clé de voûte du répertoire, la Chaconne de la Partita en Ré mineur, elle démontre non seulement son courage mais confirme aussi la personnalité de son style. Sa flamme intérieure anime des phrasés vivants, et la maîtrise des lignes polyphoniques ne tombe jamais dans l’emphase. Rien de péremptoire ici ni d’artificiel, rien de maniéré ni de racoleur, et une naturelle qualité d’intonation. Elle aborde avec le même talent la plus célèbre des six sonates d’Ysaye « Ballade » (…) La sombre sonate d’Arthur Honegger, évident hommage à Bach, fut au répertoire de Ginette Neveu… Depuis la version légendaire de Christian Ferras, rares sont les interprètes qui lui font autant honneur (…) Une pièce philosophique de Tôn-Thât Tiet et l’une des plus ensorcelantes danses d’Albeniz, prolongent ce périple multiculturel, original et fort bien défendu. »
-PIZZICATO MAGAZINE : « French violinist Elsa Grether combines typical works as well as slightly unusual pieces from Albeniz, Honegger and Khachaturian and the really extraordinary Métal Terre Eau by Ton-That Tiet. Grether’s playing is technically outstanding, dynamic and vivid, with a silky timbre. » (September 2017)
-ARTAMAG, par JC Hoffelé : « Ce violon est un orchestre »:
« Programme autour de la note ré, savamment composé, de Bach à Tôn Thât Tiêt (les deux premières plages s’enchainent, créant une correspondance fulgurante) où Elsa Grether dévoile ce que le violon n’est pas immédiatement pour tout un chacun : un instrument multiple, capable des polyphonies les plus expressives, ce que la Chaconne de la Deuxième Partita de Bach, manifeste brandi par les violonistes depuis que Georges Enesco en fit son étendard, proclame, mais aussi d’un discours poétique où la suggestion sonore inféode la forme elle-même.
Sommet du disque, la vaste Sonate en quatre mouvements écrite par Arthur Honegger au cœur de la Seconde Guerre mondiale, qui cherche justement chez Bach une spiritualité ardente que le Presto final magnifie de ses arpèges inextinguibles, parole brûlante que l’archet de la jeune violoniste déploie en oriflamme.
L’album a d’ailleurs deux versants, le savant, et le populaire : la Sonate-monologue de Khatchatourian cousue de thèmes arméniens est injustement délaissée aujourd’hui, mais côté folklore, c’est la stupéfiante transcription de l’Asturias d’Albéniz signée par Xavier Turull, qui me tire l’oreille. L’original pour piano y faisait entendre une guitare, Elsa Grether y fait voir des gitans, entendre les mélismes d’un cantaor, en avive le feu noir.
Pourtant, c’est à la Sonate « Ballade » d’Eugène Ysaÿe que je reviens sans cesse. Elsa Grether en sculpte le récitatif intense d’un archet profond, en magnifie le ton de légende désolée, trouvant derrière l’âpreté de la ligne tout un monde quasi expressionniste. Ce violon est un orchestre. »
Lire la critique sur le site d’Artamag : http://www.artalinna.com/?tag=elsa-grether
-CONCERTCLASSIC : « Elsa Grether fait partie de nos grandes violonistes et il serait temps que tous les organisateurs de concerts en prennent pleinement conscience. Humaine autorité dans Bach et Honegger, mystère dans Tôn-That Tiet, puissant souffle narratif dans Ysaÿe et Khachaturian (méconnue, la Sonate -Monologue vaut le voyage !) : ce « kaléidoscope » captive de bout en bout, avec pour récompense au terme d’un exigeant mais prenant parcours le soleil d’Albéniz (A Cochard, juillet 2017)
-CLASSIQUENEWS : « Ce disque original et riche, où au plus familier succède le plus rare, est un bijou précieux, dont on ne se lasse pas. Le jeu libre, épanoui, d’une exceptionnelle maîtrise, toujours sensible, relève du grand art. De programme en programme, d’enregistrement en enregistrement, Elsa Grether s’affirme comme une des plus douées et des plus inspirées de nos jeunes violonistes » (A Dacheux, juillet 2017)
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Critique du CD French Resonance dans Classica : 4 étoiles (Magazine Classica de mars 2016)
par Jacques Bonnaure :
par Jean-Michel Molkhou
Critique dans Musicologie.org, Récital violon seul, Eglise Saint-Hubert,de Viserny (Côte d’Or), le 6 mars 2016
Les averses de neige et le froid n’ont pas dissuadé le public : l’église et sa tribune sont pleines à craquer. L’invitée de l’ultime concert de cette saison n’est autre qu’Elsa Grether, jeune violoniste, déjà renommée, dont le dernier enregistrement est salué unanimement par la critique. Le défi est d’autant plus grand que le récital est particulièrement ambitieux, consacré au violon seul.La célèbre, et toute aussi redoutable, chaconne de la 2èmepartita en ré mineur, de Bach, ouvre le concert. D’emblée, la plénitude séduit, avec des graves profonds, ronds, une sonorité pleine et colorée. Les polyphonies y sont magistralement illustrées, et l’on se prend à penser que Milstein, que l’on retrouvera en fin de concert, n’aurait pas désavoué cette interprétation qui permet de placer Elsa Grether parmi les meilleurs violonistes de notre temps.
Métal Terre Eau (1983) de Tôn-ThâtTiêt, est une pièce forte, toute aussi exigeante, d’une énergie singulière. Riche de ses racines orientales et de son ancrage contemporain, elle parle d’emblée à tous les publics par sa langue originale, sa force expressive et sa magie. Comme l’a rappelé la violoniste dans sa brève introduction, ce sont les sonates et partitas de Bach qui ont suscité la composition par Eugène Ysayë de ses six sonates pour violon seul. La troisième, « Ballade », sans doute par référence à Chopin, dédiée à Enesco, en adopte la liberté et le caractère roumain. Faisant appel à une virtuosité transcendante, son lyrisme est perceptible dès le récitatif qui l’ouvre. A son écoute, on est ivre de violon, d’une ivresse grisante sans que la soif inextinguible cesse. La sonate « Monologue » de Khatchaturian, bien que diabolique, paraît sage en comparaison (le compositeur était pianiste et corniste). Dédiée en 1975 à son créateur, Viktor Pikaisen, elle est imprégnée comme toute son œuvre d’éléments des folklores transcaucasiens, arméniens en particulier (modes, harmonies, rythmes). Un charme étrange, un lyrisme singulier, servis par la virtuosité.
Le nom de Nathan Milstein reste associé à ses enregistrements des sonates et partitas de Bach. Il a résumé sa technique magistrale dans une œuvre tardive (1954), Paganiniana. Ces sept variations sur le thème bien connu du premier caprice de Paganini permettent à l’interprète de faire montre de toutes les ressources de son instrument. Si la dernière, la plus ample, est la plus spectaculaire, la précédente, dépouillée, toute en sixtes, séduit le plus : amoroso.
Elsa Grether est un nom à retenir : la pureté de son jeu, son élégance, sa vigueur, sa poésie et son éloquence, toujours contrôlée lui promettent une brillante carrière. Les applaudissements nourris d’un public enthousiaste appellent un bis. Répondant en quelque sorte à la chaconne d’ouverture, ce sera l’andante de la 2ème sonate pour violon seul de Bach. Une sérénité souriante pour conclure ce moment inoubliable.
Concert du Nouvel An en soliste avec l’Orchestre Symphonique de Mulhouse sous la direction de Claude Schnitzler :
« Les trois invités de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse ont ravi le public de l’Aronde lors du concert du Nouvel An. […] Le programme musical était splendide, illuminé par deux jeunes musiciennes de très grands talents, la violoniste Elsa Grether et la soprano Rocio Perez. Toutes les deux ont réalisé une très grande performance musicale. La violoniste a sublimé l’Introduction et Rondo Capriccioso pour violon solo et orchestre de Camille Saint-Saëns. Une composition de la période postromantique que la violoniste qualifie “d’une pièce à caractère très technique qui incarne le charme de l’esprit français.” Pièce que la jeune violoniste a interprétée pour la première fois. Les connaisseurs ont apprécié. […] »
« Elsa Grether s’est magistralement attaquée à l’Introduction et Rondo Capriccioso op28 pour violon solo et orchestre de Camille Saint Saëns »
A.V., Enchantement musical à l’Aronde, Dernières Nouvelles d’Alsace, 5 janvier 2016
« Deux femmes ont créé la surprise et apporté de la fraîcheur à la soirée. La soprano Rocio Perez […] était parfaitement à son aise dans Offenbach […]. Autre jolie surprise, la prestation de la violoniste Elsa Grether, concertiste d’origine mulhousienne dont la renommée va croissant. Elle a interprété avec beaucoup de finesse l’introduction et le rondo de l’op. 28 de Saint-Saëns pour violon et orchestre. […] »
Jean-Claude Ober, L’OSM à l’heure viennoise, L’Alsace, 6 janvier 2016
Critique du CD « French Resonance » dans Resmusica par V Okada, le 23 janvier 2016
« Elsa Grether et François Dumont magiques dans Pierné et Vierne
Avec « French Resonance », Elsa Grether et François Dumont sont irrésistibles dans les rares sonates pour violon et piano de Pierné et de Vierne, respectivement de 1901 et 1908.
Pour Elsa Grether, ces sonates sont des œuvres majeures méritant de figurer au grand répertoire. Gabriel Pierné dédia son opus 36 à Jacques Thibaud, alors que ce furent Eugène Ysaÿe et Raoul Pugno qui commandèrent à Louis Vierne une sonate pour violon et piano en 1906. La sonate de Pierné, fleurie, parfumée, lumineuse, élégante, tourbillonnante jusqu’aux vertiges (écoutez la fin du magnifique troisième et dernier mouvement qui ne semble jamais marquer la note finale !), caractérisée par ces arabesques mélodiques qui font parallèles aux chevelures ou aux motifs végétaux de l’art nouveau ; celle de Vierne, plus austère, plus « classique » par sa facture (quatre mouvements, deux thèmes à caractère opposé dans le premier mouvement ainsi qu’entre les deux premiers mouvements), mais tout aussi expressive. Dans le texte accompagnant l’enregistrement, Claude-Henri Joubert compare l’« Andante sostenuto » de cette dernière avec la sonate de Vinteuil de Proust : « secrète, bruissante et divisée, la phrase aérienne et odorante qu’il aimait »… En effet, la référence est judicieuse. Le programme est complété par deux petits « bijoux » de Gabriel Fauré, ce qui constitue ainsi dans l’ensemble un beau panorama de la musique pour violon en France au tournant des deux siècles.
L’interprétation est tour au tour passionnée, délicate, rêveuse, dramatique, paisible, exprimant tourment et apaisement, musicaux et psychologiques, dans un style tantôt épanoui tantôt introverti que les deux musiciens maîtrisent à merveille. L’enthousiasme à la limite de la folie du violon, est idéalement soutenu par le piano qui a la même excitation mais garde une certaine froideur, créant un équilibre que l’on peut qualifier de magique.
La prise de son très homogène et le léger retrait du piano par rapport au violon confèrent un charme irrésistible à cet enregistrement parfaitement réussi. »
Critique sur Wunderkammern.com, par JC Pucek, 31/01/2016
« La fraîcheur et le feu »
« Pour rendre pleinement justice à ces partitions à l’humeur bien différente mais toutes d’un grand raffinement, il fallait des interprètes qui parviendraient à trouver le parfait équilibre entre enthousiasme et subtilité ; il est peu de dire qu’Elsa Grether et François Dumont nous comblent sur ce point et la lecture qu’ils nous offrent est, de bout en bout, une indiscutable réussite. L’engagement des deux musiciens ne connaît pas le moindre moment de relâchement et l’on se plaît à entendre ces personnalités visiblement bien trempées dialoguer avec une évidente complicité sans jamais que l’une ou l’autre cherche à monopoliser l’attention.
Outre sa fougue, un des atouts majeurs de cette interprétation qui en compte de nombreux, est son refus de toute forme de sentimentalité, ce qui donne encore plus de force aux sentiments qu’elle exprime. Par sa maîtrise du vibrato, toujours dosé avec pertinence pour ne jamais engluer la ligne, par sa tenue et son absence d’emphase déplacée, le jeu de violon d’Elsa Grether me fait songer à celui d’Isabelle Faust (ce qui n’est pas un mince compliment sous ma plume) avec peut-être un soupçon de chant et de tendresse supplémentaire ; il me semble, à bien des égards, exemplaire de la façon dont doit sonner la musique française, ou du moins de ce que j’en attends : de la densité sans aucune lourdeur, de l’élégance dénuée de toute afféterie, une flamme d’autant plus brûlante qu’elle n’oublie pas la pudeur. Je pourrais reprendre les mêmes mots pour qualifier la prestation du pianiste François Dumont qui se montre un partenaire idéal avec son jeu à la fois délié et dense offrant un large éventail de dynamiques parfaitement maîtrisées, une grande précision du toucher et une très belle palette de couleurs qui lui permet de susciter des atmosphères voire des paysages extrêmement évocateurs. Lui aussi me semble privilégier la netteté du trait plutôt que l’estompe ou l’aquarelle et les œuvres y gagnent indéniablement en impact mais aussi en poésie.
Fermement uni dans son désir de présenter ces partitions sous leur meilleur jour, et aidé dans cette tâche par une prise de son une nouvelle fois irréprochable d’Aline Blondiau, ce duo ne craint ni l’ampleur, ni le murmure, ni la douleur, ni la douceur ; il sait exalter les nuances et les saveurs de ces pages sans brusquerie et sans langueur, avec une indéniable sensibilité et une véritable intelligence.
Voici donc un disque que nul amateur de musique française ne saurait ignorer (…)
Critique du CD « French Resonance » dans Discophilia par JC Hoffelé
« Pourquoi la Sonate en ré mineur de Gabriel Pierné figure-t-elle si peu aux répertoires des violonistes ? Ecrite alors que le XXe siècle commençait, crée par Jacques Thibaud le 23 avril 1901, ce poème en trois mouvements déploie des atmosphères prégnantes, et exige de l’archet une longueur infinie où peuvent se déployer les volutes d’une écriture pétrie de symbolisme. On n’a jamais été aussi près d’une transposition en musique de l’Art Nouveau, jusque dans l’harmonie profuse qui distille des lumières de vitrail.
Tout cela, Elsa Grether le dit de son violon intense, qui ne craint pas la virtuosité terrible d’une écriture complexe, ni d’ailleurs d’en outrepasser la beauté formelle pour y faire entrer des caractères, une tension, une fantaisie que le piano orchestral de François Dumont pare d’une sonorité pleine, si suggestive. Ils vont plus loin dans l’étrange beauté de cet opus que jadis Gérard Poulet et Noël Lee, c’est dire.
Face à cette œuvre solaire, placer le long flot romantique de la Sonate que Vierne écrivit pour Ysaÿe est un défi. Elsa Grether doit abandonner le jeu de haute fantaisie convoqué par Pierné pour animer ce vaste récitatif, comme ininterrompu malgré les quatre mouvements, où tout un kaléidoscope d’émotions se bouscule. L’archet parle sous ses doigts, et le piano alerte, allusif, subtil de François Dumont donne des arrière-plans dramatiques qui enserrent ce violon sans jamais l’étouffer, secret de cet équilibre délicat sans lequel l’œuvre perdrait et son sens et son impact.
En complément, deux brèves pièces que Gabriel Fauré ne destina pas initialement au violon, mais où Elsa Grether chante de son archet subtil. Disque parfait qui appelle une suite : confronter les Sonates de Guillaume Lekeu et de Georges Antoine serait une idée. »
Critique du CD « French Resonance » dans le journal Le Soir à Bruxelles par Serge Martin
« Enfin un récital de musique française pas comme les autres.
Fauré certes, mais dans le genre délicieux (la Romance op. 28 et Les Berceaux op. 23 n° 1), ouvre la porte à deux grandes sonates méconnues. Celle, op. 36 de Gabriel Pierné, dont Grether nous dit qu’elle est nourrie de clairs obscurs, de fulgurances, de frémissements et de miroitements. Autant de qualité que restituent avec tact et sincérité la violoniste française et son pianiste lyonnais, François Dumont. Avant de donner toute sa vérité forte mais joyeuse à la sonate commandée par Ysaÿe au grand chambriste qu’était l’organiste Louis Vierne.
La descendance de Franck est indéniable mais le ton, personnel, impose une intense poésie. »